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ParcourSup, CPGE, IUT… Que de sigles barbares pour parler de l’orientation de nos jeunes ! Mais le temps presse ; les élèves de terminale doivent faire leurs choix définitifs d’orientation dans les jours qui viennent. Entre le stress de certains parents et l’inquiétude de leurs jeunes, un climat de tension est palpable dans les familles. Je ne vais pas vous parler aujourd’hui de quelle orientation choisir pour vos jeunes car vous pouvez trouver toutes les informations nécessaires sur des sites dédiés aux études ou auprès de conseillers d’orientation. Je vais plutôt évoquer les comportements que peuvent adopter les parents pour aider leurs enfants dans leurs choix d’orientation.

D’abord il serait bon que les parents prennent plus de recul par rapport à ces choix scolaires. Je constate souvent que les enfants les plus stressés ont les parents … les plus stressés ! Les jeunes sont comme des éponges et ils sentent les émotions de leurs parents. Notamment quand les parents ont des attentes immenses sur leurs enfants. Quelquefois des jeunes craignent plus de décevoir les attentes de leurs parents que de choisir leur orientation selon leur préférence. Pourtant il s’agit de l’avenir du jeune et non de celui de ses parents. J’ai rencontré beaucoup d’adultes qui m’ont dit avoir fait les études que leurs parents voulaient et ensuite faire une reconversion dans un métier totalement différent. Donc plus les parents se montreront calmes et confiants, plus leurs jeunes réfléchiront à leur orientation de manière sereine et apaisée.

Ensuite, comment les parents peuvent aider leurs jeunes à se diriger vers une voie pleine d’avenir sans casser leurs rêves ? En effet, il y a tout de même le principe de réalité. Il est vrai que certaines études, parfois longues, ne garantissent un métier qu’à un petit nombre fabriquant ainsi des futurs chômeurs. C’est ce qu’on appelle les voies « bouchées ». Néanmoins, pourquoi ne pas laisser sa chance à un jeune de terminale qui sait précisément ce qu’il veut faire et qui se montre très motivé ? C’est le devoir des parents de lui montrer les risques éventuels mais peut-être aussi de lui laisser le dernier mot. Que de jeunes contrariés dans leur choix d’orientation ont donné des adultes frustrés et malheureux ! Quelquefois il vaut mieux que le jeune se « casse la figure » tout seul et se rende compte de son mauvais choix plutôt qu’il soit forcé par ses parents. En revanche il arrive aussi que le choix du jeune s’avérait être le bon choix.

La maturation des choix de vie, scolaires ou autres, commence dès l’enfance, me semble-t-il. Il est souhaitable que les parents respectent et même encouragent les rêves de leurs enfants. Quand un petit garçon dit, les yeux émerveillés, « plus tard, je serai pompier » ou « plus tard, je serai astronaute et j’irai sur la lune », que c’est dommage que certains parents cassent leur rêve ou idéal en leur répondant de façon abrupte « n’importe quoi ! » ou « dans notre famille, on n’est pas pompier ou astronaute » ! Pire encore, j’ai entendu des parents dire ironiquement à leurs enfants « tu n’as pas les capacités pour faire ce métier ». Que ce soit vrai ou faux, ce n’est pas vraiment le problème. En disant ses rêves, l’enfant construit sa confiance en lui, creuse ses désirs et teste son entourage. En général, quand les parents ont bien réagi et souri aux rêves, même extravagants ou impossibles, de leurs enfants dès leur plus jeune âge, ces enfants auront plus confiance dans l’avenir et seront plus sûrs de leurs choix d’orientation. Car ces enfants se seront sentis accueillis comme ils sont par leurs parents, et non comme ils devraient être selon les principes des parents.

Et que les parents se souviennent comment ils ont vécu eux-mêmes leur période de choix d’orientation et les réactions de leurs parents à eux ! Finalement ce ne sont que quelques petites années dans une vie. Souvent la personnalité et la volonté d’une personne font plus que ses études. Alors faisons confiance à nos jeunes et laissons-les dans l’espérance !