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Lors d’un entretien avec une famille, l’un des trois enfants présents, Victor, l’air renfrogné, s’est exclamé « de toute façon, à Noel, c’est toujours moi qui ai le moins de cadeaux ! ». Que de messages passent, rien qu’à travers cette petite phrase !

A Noel, c’est souvent le même rituel. Les enfants sont en général surchargés de cadeaux, trouvent qu’ils en ont plus ou moins que leurs frères et sœurs car ils ne peuvent s’empêcher de comparer. Ces cadeaux sont-ils un dû ou un don ? Les enfants ne risquent-ils pas de confondre l’amour de leurs parents et proches avec l’abondance des cadeaux ?

Les enfants sont très sensibles à la justice. Certains estiment qu’ils ont été lésés, soit en comparant le nombre de cadeaux, soit en comparant la valeur des cadeaux. J’ai rencontré des parents qui tiennent des comptes très précis pour les cadeaux de leurs enfants, veillant à ce qu’il n’y ait pas plus de quelques euros de différence dans les prix des cadeaux, entre chaque enfant. Les parents connaissent bien leurs enfants et doivent faire attention à ceux qui sont hypersensibles. Notamment en adaptant le choix des cadeaux pour chacun : certains préfèreront recevoir un gros cadeau de grande valeur, d’autres plusieurs petits cadeaux de moindre valeur.

Il me semble que dans l’éducation des enfants, cela les ferait grandir et réfléchir de leur expliquer que la valeur d’un cadeau ne tient pas qu’à son prix. La valeur d’un cadeau dépend aussi de l’intention, de la façon dont il est offert. De plus, en ce temps de crise, des parents ont le droit de dire à leurs enfants qu’ils n’ont pas forcément les moyens de leur offrir beaucoup de cadeaux ; ce n’est pas une honte ! C’est la vie ! Et ce n’est pas rendre service aux enfants que de leur faire croire que tout est accessible. Je suis frappée de voir des parents s’endetter au moment de Noel sous prétexte de donner à leurs enfants tout ce qu’ils désirent.

On peut en effet se poser la question. Ne serait-ce pas l’attitude ou les réflexions de certains parents qui susciteraient ce besoin d’équité des enfants ?

Quand des enfants se plaignent d’avoir moins de cadeaux, il se pourrait qu’ils veuillent faire passer d’autres messages. S’ils croient que le nombre de cadeaux correspond à l’intensité de l’amour de leurs parents, ils ont raison d’être inquiets. Ils ont donc besoin d’être rassurés, sécurisés. C’est l’occasion pour les parents de redire leur amour à leurs enfants par leur présence affectueuse, leur tendresse, leurs mots doux.

Il est important que les parents apprennent à leurs enfants que les cadeaux qu’ils reçoivent n’ont pas seulement une valeur marchande mais surtout une valeur sentimentale. Car depuis quelques années, il y a malheureusement une tendance qui s’est développée : le marchandage des cadeaux sur Internet (comme Le bon point ou Ebay). Eh oui ! Certains ados revendent leurs cadeaux sur Internet le soir même de Noel pour récupérer de l’argent. J’ai rencontré des parents choqués et désarmés devant ce nouveau phénomène.

L’équité pour les cadeaux de Noel peut poser problème dans quelques familles mais le plus important reste l’amour et la joie partagés au moment des échanges de cadeaux.