« J’ai eu 3 sur 20 en maths. Ma mère va me tuer ! Mon père je t’en parle pas ! »
« Mes parents, ils ne voient que mes mauvaises notes ! »
Voilà le genre de phrases que l’on peut entendre aux sorties de collège ou de lycée.
Lorsque j’interviens dans les écoles pour des ateliers d’estime de soi ou sur la communication, la question qui revient le plus souvent est « Madame, vous pouvez nous expliquer comment dire nos mauvaises notes à nos parents ? ». Sous-entendu, sans se faire réprimander !
Aucun élève n’est heureux d’avoir une mauvaise note, même ceux qui jouent « les bravaches » pour cacher leur dépit derrière un air de désinvolture. Si en plus ils sont réprimandés durement par leurs parents, ils peuvent le vivre comme une double punition, voire un double échec. Les parents qui en rajoutent risquent d’aggraver l’humiliation qu’a subie leur enfant et lui enlever toute confiance en lui. Pire, certains enfants croient que l’amour de leurs parents est remis en question et conditionné par leurs mauvais résultats.
Alors comment faire ? Comment les parents peuvent prendre de la distance par rapport aux notes de leurs enfants et réagir de manière constructive ?
Ce qui me semble important est de vérifier en premier lieu comment l’enfant vit cet échec, tout en le responsabilisant. « Qu’est-ce que tu as ressenti quand tu as vu ton o surligné en rouge sur ta copie ? », « A quelle note t’attendais-tu ? Penses-tu que tu mérites cette note ? », « Crois-tu que si tu avais plus révisé, tu aurais pu obtenir un meilleur résultat ? ». Il est rare que les jeunes trichent avec eux-mêmes. S’ils reconnaissent ouvertement que leur note est méritée et qu’ils n’ont sans doute pas assez travaillé, ils grandiront et progresseront mieux que si c’est leurs parents qui le leur disent.
Si un enfant dit qu’il est très déçu par sa note, mieux vaut lui remonter le moral et l’encourager que le gronder. Car si ses parents réagissent systématiquement avec colère, il risquerait de falsifier la note, signer à leur place ou pire.
A un 4 sur 20, il est possible de dire « comme tu commences très bas, tu ne peux que progresser ! » ou « tu as 16 points de marge pour augmenter ta note ! » ou « la dernière fois, tu as eu 2, bravo tu gagnes du terrain ! ».
L’essentiel est que la mauvaise note soit comprise comme un échec qui aide à rebondir, qui permet de grandir. Tirer une leçon de ses échecs pour s’améliorer. Pour cela, les parents prendront le temps de discuter avec leur enfant de la raison de cette mauvaise note, tout en vérifiant qu’il a fait de son mieux : était-ce un manque de travail ? un problème de temps, un problème de compréhension, un problème de trac ou stress, un problème de concentration… ? La liste des raisons est infinie.
Quelques pistes encore pour les parents :
- S’intéresser au travail scolaire de son enfant mais aussi à ce qu’il aime, à ses amis.
- L’aider à s’organiser, éventuellement demander RV à ses professeurs.
- Le féliciter plus souvent que le gronder.
- Lui montrer sa fierté et sa joie (pour lui) quand il a une bonne note. (« je suis fier de toi ET tu peux être fier de toi »)
Je conclurai en répétant ce que m’a dit un élève de 6ème à la fin d’une intervention : « moi, de toute façon, je sais que même si j’ai des mauvaises notes, mes parents ils m’aiment toujours pareil ! ».
N’est-ce pas le plus important ??