« Noël, le parfait terreau des disputes de famille » titrait un journal national (l’Express) en décembre 2014. De fait, quand je reçois des couples autour de la période de Noël, je sens une certaine crainte, une angoisse chez plusieurs d’entre eux. D’autres affichent de la joie et un peu d’excitation à l’approche de Noel. Et vous, appréhendez-vous la prochaine réunion familiale à Noël ou l’attendez-vous avec impatience ?
Il est vrai que, parfois, ces grandes réunions sont sources de tensions. Pourquoi cela se sent-il spécialement à l’occasion de Noël ? Souvent cette réunion fait resurgir des conflits, des vieilles blessures d’enfance qui remontent spécialement au moment de Noël. Les susceptibilités sont exacerbées, les tensions sous-jacentes risquent d’éclater au moment de ces réunions. Pourtant, que les familles soient croyantes ou non, Noël garde une dimension sacrée et idéalisée. Chacun espère que tout sera parfait, que tout le monde sera aimable et content. Aussi certains imaginent-ils qu’ils doivent jouer un rôle, afficher un visage serein et heureux même s’ils ne ressentent pas cette sérénité.
Cela signifie-t-il que certains sujets doivent être éviter ? Ou certaines blessures oubliées le temps d’un repas ? Lors de ces réunions familiales censées bien se passer, les différents points de vue, les idées et convictions non partagées sur certains sujets peuvent provoquer des confrontations violentes. Dans ces cas-là, il faudrait avoir le bon sens de sentir que certains sujets sont à éviter. Par exemple, avec les élections présidentielles qui arrivent dans quelques mois, peut-être serait-il plus prudent de pas aborder des sujets politiques au repas de Noël dans certaines familles.
Heureusement, il y aussi des réunions de famille à Noël qui se passent très bien. Où plusieurs générations se mélangent, où des cousins sont heureux de se retrouver après une longue séparation due à l’éloignement géographique, où tous vont ensemble avec joie à la messe de minuit, où chacun est heureux de partager un bon repas. Bref des familles où un « courant » d’amour passe et « électrise » chacun pour souder de solides liens familiaux.
Quel serait donc le secret pour que toutes les familles aient droit à cette trêve et ce courant d’amour comme je viens de l’évoquer ? Pour que la fête de Noël consolide les liens familiaux ? Chaque famille est unique et a des secrets ou des non-dits bien sûr. Toutefois, il me semble qu’il est important ce jour-là de taire ses ressentiments, rancœurs et jalousies. Cela ne veut pas dire se contraindre ou faire l’hypocrite mais avoir un regard neuf et renouvelé sur tous les membres de sa famille. Comme une nouvelle rencontre. Quel bonheur quand on peut s’émerveiller encore en regardant ses proches comme si on les regardait pour la première fois ! Savoir reconnaître les qualités de chacun des membres de sa famille et accepter en même temps leurs défauts me parait être le meilleur cadeau de Noël que l’on puisse faire à sa famille.
En cette toute fin d’année de miséricorde demandée par le pape François, ayons un regard miséricordieux sur notre famille, spécialement ceux avec qui nous entretenons des relations difficiles. C’est un excellent moyen pour éviter une réunion familiale houleuse et passer une très bonne fête de Noël.