J’ai reçu une famille avec deux adolescents de 17 et 15 ans. Il n’y avait plus aucune communication dans cette famille sauf des cris et des claquements de portes. Lorsque je leur ai demandé comment se passaient les repas familiaux, j’ai appris que cela faisait longtemps qu’ils ne prenaient plus de repas ensemble. Je les ai donc aidés à remettre en place des repas en famille, au moins pour deux dîners par semaine et deux déjeuners ou dîners le week-end. Ce n’est malheureusement pas un cas isolé car beaucoup oublie l’importance des repas familiaux pour le bon fonctionnement d’une famille.
Pour assurer l’unité d’une famille et favoriser l’épanouissement de chacun de ses membres, il me semble primordial qu’ils puissent se retrouver régulièrement autour d’une table avec un bon repas (si possible) à partager. Etre assis les uns à côté des autres pour manger ensemble permet aussi de se sentir physiquement membre d’une même lignée, liés par les liens indéfectibles du sang. Nous vivons dans une société où l’individualisme prévaut. La cellule familiale reste le dernier « bastion » où chacun s’inquiète et veille avec amour et bienveillance sur son parent, son frère, sa sœur. Les repas familiaux permettent d’échanger sur son vécu, ses joies, ses déceptions en toute sécurité normalement. Ils sont très importants pour que chacun y puise de quoi remplir son réservoir affectif. Si le réservoir affectif est plein, chacun repartira mieux armé et solide pour affronter le monde extérieur.
Néanmoins, il est bien sûr nécessaire de respecter certaines conditions ou règles pour que ces repas familiaux se passent bien et soient sources de richesse et de bien-être pour tous.
Certains écueils apparaissent de plus en plus dans les familles. Je voudrais citer en premier les appareils électroniques. Un repas « plateau-télé » n’est pas un repas familial car il empêche de fait toute conversation puisque chacun est rivé devant le poste de TV. Les téléphones portables qui sonnent ou buzzent sont devenus une plaie pour le bon déroulement d’un repas familial. Combien se sentent « obligés » de répondre à leur téléphone dès que celui-ci vibre ! Que fait-on de notre liberté d’être disponible ou non, de profiter de nos instants présents sans être toujours dérangés, de savoir dire non, de se ménager des moments de qualité ?? Apprenons à nos enfants à ne pas devenir esclaves de leurs téléphones portables. Pour cela, soyons, nous, les parents, des modèles. Car les adultes eux-mêmes ont souvent du mal à résister à l’appel du téléphone. Or ils devraient donner l’exemple à leurs enfants en n’interrompant pas les repas à cause du téléphone. Alors pourquoi ne pas imposer à tous de laisser leurs téléphones portables dans leurs chambres le temps du repas ?
Un autre écueil récurrent chez les ados est le non-respect des horaires, la ponctualité. Plus il y a d’enfants, plus les parents ont du mal à faire venir tous leurs enfants en même temps au début du repas. Entre les « j’arrive » des petits qui en fait viennent péniblement au bout de 10 ou 15 minutes et les « je finis ma partie de jeu vidéo » qui en fait s’éternise des ados, les parents ont de quoi s’impatienter. D’ailleurs certains d’entre eux, à force d’attendre que leurs enfants s’installent tous à table, s’énervent, crient et du coup le repas familial commence dans de mauvaises conditions. Il serait plus facile que des parents érigent certaines règles de comportement avant, tout en restant souples, par exemple en prévenant de l’heure du diner 5 ou 10 minutes avant.
Ce ne sont pas les enfants qui font la Loi. Ce sont aux parents de bien poser un cadre avec des limites. Les repas familiaux font partie de ce cadre car ils participent à l’harmonie de la famille.